Chez les élèves nouveaux arrivants – comme chez tout enfant et toute adolescente ou tout adolescent – l’impact des vécus potentiellement traumatiques peut avoir une grande incidence sur leur apprentissage et sur leur développement.
« Les pédagogues contribuent au bien-être des élèves et à la guérison des traumatismes au moyen de leurs choix pédagogiques quotidiens. Les parents, l’équipe-école, les services d’appui spécialisé aux élèves
ainsi que des services plus spécialisés au sein de la communauté mettent à profit leur expertise afin d’aider les élèves et d’appuyer le personnel enseignant. » Le Centre franco, 2019, p. 25.
Traumatismes et résilience
Comprendre les traumatismes
De façon très globale, on peut définir un traumatisme comme étant l’ensemble des perturbations psychiques déclenchées chez une personne par un choc émotionnel – que ce choc soit de nature physique, culturelle ou même indirecte. En
effet, il peut s’agir de conflits armés, de situations de grande violence ou le simple fait d’avoir quitté son pays.
Il est important de savoir qu’une variété d’expériences peut provoquer un traumatisme chez une personne sans forcément en provoquer un chez une autre personne. De plus, difficiles à percevoir, les effets de ces « blessures
invisibles » de l’âme se manifestent différemment selon l’âge.
Pour en savoir plus au sujet des traumatismes ou des manifestations observables chez l’élève selon différents groupes d’âge, consultez la section Les types de traumatismes à partir de la page 11 du guide Pour une pédagogie sensible à l’impact des
traumatismes sur l’apprentissage – Nourrir la résilience.
Comprendre la résilience
Contrairement à un trait de caractère unique, la résilience relève plutôt d’une combinaison de facteurs de protection interne (p. ex., forces potentielles qui peuvent être ciblées et cultivées) et externe (p. ex., pratiques
pédagogiques, services de soutien, tutrices et tuteurs de résilience). Il s’agit d’un processus qui permet à une personne de s’adapter et de continuer malgré l’adversité. En fait, selon les recherches, toute personne aurait la
capacité de s’adapter aux défis de la vie, spécialement lorsqu’elle bénéficie du soutien dont elle a besoin.
Dans une démarche à long terme, tout le personnel scolaire doit prendre conscience de certains aspects des expériences sociales, culturelles, linguistiques et historiques générales de la diversité des élèves et du monde. En
s’informant auprès des parents, tuteurs et tutrices, des travailleuses et travailleurs d’établissement ou d’autres sources fiables, le personnel scolaire pourra arriver à cette fin. En plus d’établir des ponts de compréhension
mutuelle et d’empathie, une compétence interculturelle peut permettre au personnel scolaire d’être mieux outillé pour faire face à certains vécus traumatiques.
« Il est faux de penser que le pluralisme et la diversité sont considérés automatiquement comme une force du simple fait de vivre dans un milieu où l’on est exposé à la diversité humaine au quotidien. La
diversité humaine peut même représenter un choc culturel important pour certaines migrantes et certains migrants. Le choc culturel est un phénomène normal et prévisible. Le personnel scolaire sensible à cette réalité peut aider les
élèves et leurs familles à appréhender ce choc de manière proactive et à faire preuve de résilience. » Le Centre
franco, 2019, p. 36.
Pour en savoir plus sur le choc culturel et la résilience, consultez la section de l’autoformation PSAC intitulée Parcours de résilience.
L’objectivité émotive chez le personnel scolaire
Afin de nourrir le développement de la résilience chez une ou un élève ayant vécu des expériences que personne ne devrait avoir à vivre, il s’agit avant tout de reconnaître la composante émotionnelle, c’est-à-dire les malaises que
certaines de ces expériences pourraient éveiller en soi.
« Les enjeux des traumatismes et de la résilience sont liés à l’affectivité des élèves, par conséquent, il y a de fortes chances que l’affectivité du personnel scolaire soit également concernée. Prendre en
compte ses émotions et s’assurer de prendre soin de soi est donc primordial. » Le Centre franco, 2019, p. 39.
Faire preuve d’objectivité émotive n’est donc pas de se détacher des élèves ou de ne rien ressentir à leur égard, mais bien d’adopter certaines habitudes1, dont :
- recadrer en interprétant ce qui se passe selon un prisme professionnel informé et apprenant, plutôt que de considérer les événements comme des attaques personnelles;
- surveiller ses réflexions personnelles en examinant ses attitudes envers les élèves et en se forçant à observer et à renforcer les éléments positifs chez ses élèves;
- prendre soin de soi en s’occupant de sa santé émotive, physique, intellectuelle et spirituelle, et en se donnant le moyen de reconnaître ses frustrations.
1 Habitudes tirées du document Pour une pédagogie sensible à l’impact des traumatismes sur l’apprentissage – Nourrir la résilience, p. 43-44.